Parler de son expertise sans être lourd

Parler de son expertise sans être lourd
Par l'équipe éditoriale de StoryLinker
C'est le paradoxe de l'expert. Plus vous en savez sur un sujet, plus il vous est difficile d'en parler simplement. C'est ce que les psychologues appellent la Malédiction de la Connaissance (The Curse of Knowledge).
Vous avez oublié ce que c'est que de ne pas savoir. Alors vous utilisez du jargon. Vous faites des phrases complexes. Vous voulez être précis, exhaustif, rigoureux. Vous avez peur que vos pairs vous jugent si vous simplifiez trop.
Résultat ? Vous êtes ennuyeux. Et sur LinkedIn, l'ennui est mortel. L'ennui est le bouton "unfollow".
Vulgariser n'est pas simplifier, c'est traduire
Beaucoup d'experts ont peur de vulgariser. Ils pensent que c'est "niveler par le bas" ou "dumb down". C'est faux. Vulgariser, c'est rendre l'intelligence accessible. C'est un acte de générosité, pas de compromission.
"Si vous ne pouvez pas l'expliquer simplement, c'est que vous ne le comprenez pas assez bien." — Albert Einstein
Votre audience n'a pas votre doctorat. Elle n'a pas vos 15 ans d'expérience. Elle a des problèmes concrets et cherche des solutions claires. Elle veut comprendre le monde, pas votre vocabulaire.
Le Test de la Grand-Mère (ou du Bar)
Avant de publier, posez-vous la question : "Est-ce que je pourrais expliquer ce concept à des amis dans un bar bruyant ?"
Si la réponse est non, réécrivez.
-
Jargon : "Optimisation des flux logistiques end-to-end via une approche lean six sigma."
-
Traduction : "Comment livrer plus vite et moins cher en arrêtant de gaspiller du temps."
-
Jargon : "Implémentation d'une stack JAMstack headless pour maximiser le TTFB."
-
Traduction : "Créer un site web qui se charge instantanément."
Show, Don't Tell (Montrez, ne dites pas)
C'est la règle d'or de l'écriture, du cinéma et de la persuasion. Ne dites pas "Je suis un expert rigoureux". Racontez une histoire où votre rigueur a sauvé un projet de la catastrophe.
Ne dites pas "Nous avons une culture d'entreprise bienveillante". Partagez une photo de votre équipe en train de célébrer une petite victoire ou de soutenir un collègue en difficulté.

L'humain est câblé pour les histoires, pas pour les fiches techniques. Notre cerveau retient les émotions et les récits 22 fois mieux que les faits bruts.
La structure "Problème - Agitation - Solution"
Pour structurer votre expertise, utilisez des cadres narratifs éprouvés :
- Le Problème : Décrivez une douleur que votre client connaît (ex: "Vous perdez 2h par jour sur Excel").
- L'Agitation : Appuyez sur la douleur ("C'est 10h par semaine que vous ne passez pas avec votre famille").
- La Solution : Votre expertise ("Voici la macro que j'utilise pour tout automatiser").
L'art de la nuance
Les "gourous" donnent des conseils absolus ("Faites toujours ça !"). Les vrais experts apportent de la nuance ("Ça dépend du contexte").
N'ayez pas peur de dire "Je ne sais pas" ou "C'est complexe". Partagez vos doutes. Partagez vos échecs. Un expert qui admet une erreur gagne plus de crédibilité qu'un expert qui prétend être infaillible. L'infaillibilité est suspecte. L'honnêteté est magnétique.
Conclusion : L'empathie avant l'ego
Parler de son expertise, ce n'est pas se mettre sur un piédestal pour éblouir la galerie. C'est descendre dans l'arène pour aider les autres.
Chaque post doit répondre à la question "WIIFM" (What's In It For Me?) de votre lecteur. Qu'est-ce qu'il y gagne ? Une astuce ? Une inspiration ? Une nouvelle perspective ?
Si vous écrivez pour servir votre audience plutôt que pour flatter votre ego, vous ne serez jamais "lourd". Vous serez indispensable. Vous serez le guide que l'on suit.